Eurostar
The Paris-London Eurostar journey was not totally unknown to me. One could even say, without lying, that I was now a regular visitor. Crossing the French and then the British countryside (or vice versa) was a pleasant and familiar sight. On this day, however, the journey took an unexpected turn.
A fine mist transformed the usual landscape into a Leonardo da Vinci painting. It was as if we had passed behind the Mona Lisa and were now travelling through the background landscapes. Vaporous forms, smoky contours, the master's Sfumato seemed to have spread over the scenery.
All I had to do was look out the window at this constantly changing panorama and try to capture a few moments. I still remember a trip with a disturbing softness, like being under a quilt or walking through a cloud about to rain.
Le trajet Paris-London en Eurostar ne m’était pas totalement inconnue. On pourrait même dire, sans mentir, que je le fréquentais désormais régulièrement.
Traverser les paysages de campagnes française puis britanniques (ou inversement) constituait d’habitude un spectacle agréable et familier. Ce jour là pourtant, le trajet prit une tournure inattendue.
Un fin brouillard transformait le paysage habituel en tableau de Léonard de Vinci. Comme si l’on était passé derrière la Joconde et qu’on voyageait désormais dans les paysages d’arrière-plan. Des formes vaporeuses, des contours enfumées, le Sfumato du maître semblait s’être répandu sur le décor.
Il ne me restait plus qu’à admirer par la fenêtre ce panorama pictural constamment renouvelé et d’essayer d’en capturer quelques instants. Me reste en mémoire un voyage d’une douceur inquiétante, comme l’impression de passer sous un édredon ou de traverser un nuage sur le point de pleuvoir.